Grève médecins généralistes : mobilisation nationale le 30 avril contre la loi Garot sur l’installation des praticiens

Le mercredi 30 avril 2025, les médecins généralistes ont observé une grève nationale en réponse à la proposition de loi Garot, visant à réguler l’installation des praticiens sur le territoire français. Cette mobilisation a été précédée par des appels à la grève lancés par divers syndicats et organisations professionnelles, notamment le Syndicat des Médecins Libéraux (SML), la Fédération des Médecins de France (FMF), Médecins Généralistes (MG France), Jeunes Médecins, le Bloc, l’Union Syndicale des Médecins de Montagne (USMM), le Syndicat National des Médecins de France (SNMF), l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML) et SOS Médecins.

La proposition de loi Garot, portée par le député Guillaume Garot, a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale début avril 2025. Elle vise à lutter contre les déserts médicaux en régulant l’installation des médecins. Selon l’article 1 de cette proposition, les médecins libéraux ou salariés souhaitant s’installer dans une zone déjà pourvue en praticiens devront obtenir l’accord préalable de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Cet accord serait accordé de droit dans les zones déficitaires en soignants, mais dans les territoires mieux dotés, le médecin ne pourrait s’installer que lorsqu’un autre praticien quitte la zone, avec l’accord de l’ARS.

Cette mesure a suscité une vive opposition de la part des professionnels de santé, qui estiment qu’elle porte atteinte à la liberté d’installation, principe fondateur de la médecine libérale. Les syndicats dénoncent une approche administrative et coercitive qui, selon eux, ne résoudra pas le problème de la désertification médicale. Ils plaident plutôt pour des politiques d’attractivité visant à encourager les jeunes médecins à s’installer dans les zones sous-dotées, en investissant dans ces territoires et en améliorant les conditions d’exercice.

La grève du 30 avril 2025 a été précédée par des appels à la mobilisation lancés fin avril 2025 par des représentants des médecins libéraux, des étudiants en médecine et des internes. Ces derniers ont dénoncé le flou entourant la réforme de la quatrième année d’internat, prévue pour la rentrée 2026, et ont exprimé leurs inquiétudes quant à la mise en œuvre de cette réforme.

Les syndicats ont également critiqué le choix de la période de l’année pour organiser la grève, soulignant que de nombreux médecins sont en congé à ce moment-là, ce qui complique la mobilisation. Ils ont appelé à une campagne d’information des patients par les jeunes médecins généralistes, plutôt qu’à la cessation de l’activité médicale pendant les fêtes.

En réponse à ces mobilisations, France Assos Santé, représentant les usagers du système de santé, a exprimé son soutien à la régulation de l’installation des médecins, estimant que cette mesure est nécessaire pour assurer une répartition équitable des professionnels de santé sur le territoire et répondre aux besoins des patients.

La grève du 30 avril 2025 a été suivie par des manifestations à Paris et dans d’autres villes françaises, rassemblant des médecins, des internes, des étudiants en médecine et des patients solidaires. Les participants ont exprimé leurs revendications concernant la régulation de l’installation des médecins et ont appelé à des solutions alternatives pour lutter contre les déserts médicaux.

Cette mobilisation souligne les tensions persistantes entre les professionnels de santé et les autorités publiques sur la question de la répartition des médecins sur le territoire français. Les débats se poursuivent quant aux meilleures solutions pour assurer un accès équitable aux soins pour tous les citoyens, en conciliant les besoins des patients et les conditions d’exercice des praticiens.