Journalistes à l’Assemblée nationale : Actu et enjeux de la liberté de la presse en 2024

L’Assemblée nationale française, en tant qu’institution législative majeure, entretient des relations étroites avec les journalistes pour assurer une couverture médiatique précise et transparente de ses travaux. Cette collaboration est facilitée par une équipe dédiée au sein de la division de la communication digitale et de la presse, chargée d’accueillir les journalistes, de les informer sur les activités parlementaires et de répondre à leurs questions concernant les travaux en cours.

Pour accéder aux espaces réservés à la presse au sein du Palais Bourbon, les journalistes doivent être titulaires d’une accréditation délivrée par l’Assemblée nationale. Cette accréditation, valable pour l’année civile, est attribuée sur demande de l’organe de presse concerné, qui fournit une liste des journalistes à accréditer. Une fois accrédités, les journalistes peuvent accéder aux espaces ouverts à la presse et aux salles de réunion des organes de l’Assemblée sans formalité préalable, à l’exception des tribunes de l’hémicycle réservées aux photographes et aux caméras, pour lesquelles une autorisation et un badge spécifiques sont requis.

L’équipe presse de l’Assemblée nationale publie régulièrement des documents pour tenir les journalistes informés des travaux parlementaires. Parmi ces publications, on trouve l’« Agenda de l’Assemblée », qui présente les activités prévues, des fiches techniques sur les textes en discussion, appelées « Focus », et des communiqués de presse annonçant l’ouverture à la presse de réunions de commissions, missions ou délégations, ainsi que la tenue de conférences de presse ou d’autres événements se déroulant au Palais Bourbon.

En février 2024, la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a organisé une table ronde en lien avec les États généraux de l’information. Cette rencontre a réuni les secrétaires généraux de plusieurs syndicats de journalistes, dont le Syndicat national des journalistes (SNJ), le SNJ CGT, l’Union syndicale des journalistes (CFDT Journalistes) et le Syndicat général des journalistes Force Ouvrière (SGJ-FO). L’objectif de cette table ronde était de discuter des enjeux liés à la liberté de la presse et aux conditions de travail des journalistes.

Par ailleurs, en avril 2024, une proposition de loi visant à renforcer l’indépendance des rédactions a été examinée à l’Assemblée nationale. Portée par la députée écologiste Sophie Taillé-Polian, cette proposition visait à conditionner les aides à la presse et l’octroi de fréquences par l’Arcom à l’instauration d’un droit d’agrément des journalistes sur la nomination de leur directeur de rédaction. Malgré le soutien public d’une quarantaine de sociétés de journalistes et de syndicats, cette proposition a été rejetée en commission des affaires culturelles. Les débats se poursuivent au sein du gouvernement et de l’Assemblée nationale concernant la nécessité de lois supplémentaires pour garantir l’indépendance journalistique.

En ce qui concerne la protection des sources des journalistes, la France a pris des mesures pour renforcer ce droit au niveau européen. L’article 4 de l’EMFA (European Media Freedom Act) garantit la protection des sources des journalistes, permettant ainsi d’étendre au niveau européen un principe déjà consacré en droit français. Cette protection vise à assurer l’effectivité du droit à la confidentialité des sources, en le fondant sur la connaissance effective des sources des journalistes et de leur travail, plutôt que sur des critères relationnels arbitraires.

Ainsi, l’Assemblée nationale et les journalistes collaborent étroitement pour assurer une couverture médiatique précise et transparente des travaux parlementaires, tout en veillant à la protection des sources et à l’indépendance rédactionnelle.

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