Élisabeth Borne annonce une réforme pour l’orientation professionnelle en maternelle : enjeux et débats actuels

Le 7 avril 2025, lors d’une interview accordée à LCP, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a annoncé une initiative visant à sensibiliser les élèves à leur orientation professionnelle dès la maternelle. Elle a souligné l’importance d’intégrer la réflexion sur le futur métier des enfants dès le début de leur parcours scolaire, sans pour autant imposer un choix de carrière à un âge aussi précoce. Cette approche vise à encourager les élèves à explorer leurs intérêts et compétences, tout en découvrant le monde professionnel dès leur plus jeune âge.

Cette proposition s’inscrit dans une volonté de rendre l’orientation scolaire plus efficace et équitable. Élisabeth Borne a également évoqué la nécessité d’améliorer la plateforme Parcoursup, tout en reconnaissant l’importance de faciliter les réorientations pour les élèves qui découvrent plus tard leurs véritables aspirations professionnelles.

Cependant, cette annonce a suscité des réactions critiques de la part de plusieurs syndicats enseignants et spécialistes de l’éducation. Certains dénoncent une vision utilitariste de l’école, estimant que cela ferait de l’enfant un futur salarié avant même qu’il n’ait eu le temps de se construire. La maternelle, traditionnellement perçue comme un lieu d’éveil, de jeu et de socialisation, pourrait voir son rôle redéfini avec l’introduction de logiques de projection professionnelle dès cette étape.

Cette initiative s’inscrit également dans une tendance plus large visant à orienter les élèves de plus en plus tôt. Des réformes récentes, telles que celles des lycées professionnels, l’introduction de l’alternance dès la 5ᵉ ou la généralisation des stages, participent à cette orientation précoce, soulevant des questions sur la reproduction des inégalités sociales. Les enfants issus de familles bien informées bénéficient souvent d’un environnement valorisant les études longues, tandis que d’autres sont rapidement canalisés vers des métiers dits « en tension », souvent difficiles, mal rémunérés et peu valorisés.

En parallèle, le 23 janvier 2025, Élisabeth Borne a défendu un programme d’éducation à la vie affective et sexuelle, jugé « absolument indispensable ». Ce programme, prévu pour la rentrée 2025, vise à sensibiliser les élèves de la maternelle au lycée à des notions telles que le consentement, l’égalité entre les sexes et la diversité des orientations sexuelles. Il prévoit trois séances annuelles dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées, publics comme privés. La ministre a souligné l’importance de fournir aux élèves des informations adaptées à leur âge, afin de promouvoir des valeurs de respect de soi et de l’autre.

Ainsi, les initiatives récentes d’Élisabeth Borne en matière d’éducation visent à intégrer dès le plus jeune âge des réflexions sur l’orientation professionnelle et la vie affective et sexuelle, suscitant des débats sur l’évolution du rôle de l’école et la manière d’aborder ces sujets sensibles avec les élèves.

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